Rites de passage et espaces d’initiation pour nos enfants et nos adolescents
Il y a deux semaines, j’ai proposé à ma fille, Nikita, 13 ans, de venir vivre une hutte de sudation (Tamazcal) avec moi. J’ai ressenti une grande joie en voyant son sourire illuminer son visage lorsqu’elle m’a répondu « oh oui » avec des étoiles plein les yeux.
Elle s’est tout de suite reconnectée à cette expérience qu’elle avait déjà vécue avec son frère il y a quelques années. Ils avaient 6 et 8 ans. Nous étions allés en plein hiver, sous des températures négatives, participer à “la coulée du castor” : une hutte de sudation suivie d’un saut dans la rivière glacée. Ces souvenirs sont restés gravés.
Cette fois-ci, sous une douce température estivale, nous sommes allés chez mon amie Élodie, qui avait organisé un tamazcal sous la belle guidance chamanique d’Alizée et Marco, initiés au Mexique. La connexion fut immédiate ; Alizée et Marco ont une énergie très douce, humble et bienveillante. Ils partagent leurs connaissances avec ceux qui se sentent appelés.
Un tamazcal ne s’improvise pas. Il faut beaucoup de bois, de grosses pierres et de nombreuses couvertures.
Nous avons commencé par transporter les pierres, de gros pavés de 8-10 kg, jusqu’au lieu de cérémonie. Pour cela, nous avons formé une chaîne humaine, traversant la rivière et la forêt. Tout le monde participait. Je voyais ma fille, sourire aux lèvres, patauger dans l’eau tout en transportant les pierres. Ensuite, nous avons rassemblé du bois pour faire un grand feu. Un regard complice entre ma fille et moi : ça va être un beau feu.
Les pierres doivent chauffer plusieurs heures. Pendant ce temps, nous avons fait de la musique et terminé de recouvrir la hutte de couvertures pour garder la chaleur. Ma fille, dans son propre rythme, s’est retirée pour lire un peu dans son hamac, qu’elle avait décidé d’emmener avec elle.
Puis le moment est venu d’entrer dans la hutte et de verser de l’eau sur les pierres incandescentes. La vapeur s’élève, la chaleur aussi. Il fait sombre, comme dans le ventre de notre mère. Nous sommes proches les uns des autres. Nos corps transpirent ; c’est l’occasion de lâcher tout ce qui nous encombre dans la vie, de libérer de vieilles blessures, tristesses, et déceptions, et d’accueillir de nouvelles énergies, des comportements alignés avec la personne que nous aspirons à être.
Nous chantons, nous nous soutenons. Comme un papillon sortant de sa chrysalide, nous ressortons de la hutte transformés.
Nikita a tenu bon. Elle aurait pu sortir plus tôt si la chaleur devenait trop intense, mais non, elle est restée jusqu’au bout. Wouah ! Je suis impressionné, car moi-même, j’ai failli sortir trois fois. Nous nous sommes baignés ensemble dans la rivière, remplis de joie et de gratitude d’avoir partagé cette magnifique expérience.
Ces moments me rappellent un week-end père-fils auquel j’avais participé avec mon fils Sacha quand il avait 8 ou 9 ans. Nous étions partis ensemble avec d’autres pères et fils pour un week-end. Nous avions eu des cercles de parole sur ce qui est précieux dans notre relation, joué dans les bois, construit un radeau, allumé un feu par friction avec un archet et une drille, et chanté autour du feu. À la suite de ce week-end, ma fille m’avait demandé de faire la même chose, mais à l’époque, je n’avais pas trouvé de proposition similaire à son âge.
Je me rappelle aussi quand mon père nous emmenait, mes frères, sœurs et moi, dormir dans la forêt pour observer les animaux au lever du jour. Plus tard, j’ai fait la même chose avec mes enfants et leur mère près d’un lac. Je me souviens aussi de cette fois où mon père nous a fait dormir dans une gare indienne, en cercle autour de nos sacs à dos, ou quand il nous a fait sortir d’un bus au milieu de la jungle en Thaïlande pour rejoindre un village isolé, et demander aux habitants un endroit pour dormir, à l’abri des serpents, sous nos moustiquaires.
Des souvenirs comme ça, j’en ai plein… Merci, papa…
Qu’est-ce que cela m’a apporté ? De la confiance en moi, dans ma capacité à trouver des solutions face aux défis que la vie met sur mon chemin. Mais aussi de la confiance dans la générosité humaine, la solidarité, et la joie de la rencontre. La confiance en mon intuition, et l’ouverture à l’inconnu. La croyance que j’ai le droit de rêver, et de réaliser ces rêves.
Aujourd’hui, mes enfants grandissent et me demandent de voyager. Cet été, j’ai laissé mon fils de 15 ans suivre son rêve de surfer en France, au Portugal et en Espagne. Je sais qu’il prend des risques, que l’océan peut être dangereux, qu’il peut faire de mauvaises rencontres. Mais je ne veux pas l’empêcher de vivre ses rêves. J’accompagne aussi ma fille, Nikita, 13 ans, dans ses désirs de voyage et de formation en cirque acrobatique aérien, même si parfois ses demandes confrontent mes propres peurs.
Leurs besoins et leurs rêves sont aussi précieux que les miens. Je cherche à créer un cadre où ils peuvent grandir et faire leurs premiers pas dans la vie, en les équipant d’outils concrets pour se protéger et suivre leur intuition.
Quand nos enfants entrent dans l’adolescence, leur corps est bouleversé par les hormones, la puberté, les premières amours, les premières expériences. Ce n’est pas de tout repos.
Chaque étape est une invitation à célébrer la vie, à honorer leur chemin, et à leur offrir un espace sécurisé pour explorer leurs questions, leur donner des expériences qui élargissent leur esprit et leur ouvrent de nouveaux horizons.
Laisser les enfants voyager, vivre leurs rêves, et les soutenir dans leurs passions, c’est aussi grandir avec eux.
Merci pour ce beau cadeau que vous m’offrez en vous accompagnant dans cette aventure de la vie.
Je souhaite encore nommer quelques espaces ou associations qui offrent des possibilités d’initiation pour nos ados :
- L’école Aurore avec le stage Rencontrer son Héros Intérieur.
- Les stages père-fils ou père-fille organisés par des hommes du Mankind Project (MKP).
- Les cours de self-défense pour filles organisés par l’asbl Garance à Bruxelles.
Et pour vous, en tant qu’adulte, si vous souhaitez également vivre des initiations et découvrir cette vibrante transformation, vous pouvez vivre de belles expériences avec :
- MKP (Mankind Project)
- Sacré Femme.
- Vous pouvez aussi oser participer à un de mes stages à La voie du plaisir, selon les thèmes qui résonnent en vous.
Voici quelques photos suplémentaires d’autres moments initiatiques pour mes enfants.
Rites of Passage and Initiation Spaces for Our Children and Adolescents
Two weeks ago, I invited my 13-year-old daughter, Nikita, to join me in a sweat lodge (Tamazcal). I felt immense joy when her face lit up with a smile, and she answered with sparkling eyes, “Oh yes.”
She immediately reconnected with this experience, which she had already lived with her brother a few years ago. They were 6 and 8 years old at the time. We had gone in the middle of winter, with sub-zero temperatures, to participate in “the beaver pour”: a sweat lodge followed by a plunge into the icy river. These memories stayed with us.
This time, in the warmth of summer, we went to my friend Élodie’s place, where she had organized a Tamazcal under the beautiful shamanic guidance of Alizée and Marco, both initiated in Mexico. The connection was instant; Alizée and Marco have a gentle, humble, and caring energy. They share their knowledge with those who feel called.
A Tamazcal doesn’t happen by chance. It requires lots of wood, large stones, and many blankets.
We started by carrying the stones, large 8-10 kg boulders, to the ceremony site. To do this, we formed a human chain, crossing the river and the forest. Everyone participated. I saw my daughter, smiling, wading through the water while carrying stones. Then, we gathered wood to build a large fire. A knowing look between my daughter and me: this is going to be a beautiful fire.
The stones need to heat for several hours. During that time, we played music and finished covering the lodge with blankets to keep the heat in. My daughter, following her own rhythm, retreated for a while to read in her hammock, which she had decided to bring along.
Then came the moment to enter the lodge and pour water over the glowing stones. Steam rises, and so does the heat. It’s dark, like being inside our mother’s womb. We are close to one another. Our bodies sweat; it’s an opportunity to release all that weighs us down in life, to let go of old wounds, sadness, and disappointments, and to welcome new energies, behaviors aligned with the person we aspire to be.
We sing, we support each other. Like a butterfly emerging from its chrysalis, we leave the lodge transformed.
Nikita held strong. She could have left earlier if the heat became too intense, but no, she stayed until the end. Wow! I’m impressed, as I almost left three times. We bathed together in the river, filled with joy and gratitude for having shared this beautiful experience.
These moments remind me of a father-son weekend I participated in with my son Sacha when he was 8 or 9 years old. We had gone with other fathers and sons for a weekend. We had sharing circles about what is precious in our relationships, played in the woods, built a raft, started a fire using a bow and drill, and sang around the fire. After that weekend, my daughter asked me to do the same, but at the time, I couldn’t find a similar offering for her age.
I also recall when my father used to take my siblings and me to sleep in the forest to watch animals at dawn. Later, I did the same with my children and their mother near a lake. I also remember the time my father had us sleep in an Indian railway station, circled around our backpacks, or when he made us get off a bus in the middle of the Thai jungle to reach a remote village, asking the locals for a place to sleep, protected from snakes under our mosquito nets.
I have so many memories like that… Thank you, Dad…
What did this give me? Confidence in myself, in my ability to find solutions to the challenges life throws my way. But also confidence in human generosity, solidarity, and the joy of meeting others. Trust in my intuition and openness to the unknown. The belief that I have the right to dream and to make those dreams come true.
Today, my children are growing and asking me to travel. This summer, I let my 15-year-old son follow his dream of surfing in France, Portugal, and Spain. I know he’s taking risks, that the ocean can be dangerous, and that he might encounter bad situations. But I don’t want to stop him from living his dreams. I also support my daughter, Nikita, 13, in her desires to travel and train in aerial acrobatic circus, even though her requests sometimes confront my own fears.
Their needs and dreams are just as valuable as mine. I aim to create a space where they can grow and take their first steps into life, equipping them with concrete tools to protect themselves and follow their intuition.
When our children enter adolescence, their bodies are shaken by hormones, puberty, first loves, and new experiences. It’s not always easy.
Each stage is an invitation to celebrate life, to honor their journey, and to provide them with a safe space to explore their questions, offering experiences that expand their minds and open them to new horizons.
Allowing children to travel, live their dreams, and supporting them in their passions is also a way of growing with them.
Thank you for this beautiful gift you give me in accompanying you on this life adventure.
I also want to mention a few spaces or organizations that offer initiation opportunities for our teens:
- The Aurore school with the Meet Your Inner Hero workshop.
- Father-son or father-daughter workshops organized by men from the Mankind Project (MKP).
- Self-defense courses for girls organized by the association Garance in Brussels.
And for you, as an adult, if you also want to experience initiations and discover this vibrant transformation, you can have beautiful experiences with:
- MKP (Mankind Project)
- Sacred Woman.
- You can also dare to participate in one of my workshops at La voie du plaisir according to the themes that resonate with you.